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Corte et la Corse de l’intérieur
Au cœur de la dépression centrale qui partage l’île en deux, Corte dresse ses vieux remparts, nid d’aigle dominant la vallée du Tavignanu.
L’histoire de la ville se confond avec son passé militaire. La citadelle verrouille les grands cols —Vizzavona ou Vergiu — qui ouvrent sur l’autre versant de l’île et les grandes vallées — du Golu et du Tavignanu — qui conduisent à la mer.
Cette position stratégique, explique que Pascal Paoli ait implanté ici le gouvernement et l’université de l’île passagèrement indépendante.
Aujourd’hui, Corte a rompu avec l’armée. Après la Légion, partie au début des années 80, l’Etablissement régional militaire ferme ses portes, laissant la ville à sa nouvelle vocation : le tourisme et la recherche.
En 1992, la plus jeune des universités françaises fête ses dix printemps. Avec 3.000 étudiants et divers centres de recherches — agronomie, gestion des entreprises — Corte s’affirme comme un pôle de développement post-industriel.
Mais le tourisme constitue aussi une activité porteuse, grâce à la mise en valeur d’un patrimoine historique et culturel exceptionnel, et à la proximité de nombreux grands sites naturels, — la vallée de la Restonica, les massifs du Cintu et du Monte d’Oro — inscrits au patrimoine national et gérés par le Parc naturel régional.
Un peu d’histoire…
Corte et le Cortenais (1778)
A l’origine de Corte, on trouve le château créé en 1419 par le seigneur Vincentello d’Istria, vice-roi de Corse au nom du roi d’Aragon, une forteresse médiévale de faible dimension en un lieu hautement stratégique, au sommet d’un roc surplombant les eaux confluentes du Tavignano, de la Restonica et de l’Orta. de fait, les génois, faute d’avoir les moyens d’y installer une importante garnison hésitèrent entre renforcer la position ou la faire totalement disparaître, alors que l’armée française n’hésita pas à développer de façon considérable une citadelle correspondant aux principes de la fortification bastionnée chère à Vauban.
Son heure de gloire, Corte la connaît au XVIIIe siècle, avec les Révolutions de l’île. Sa position centrale, à la croisée des chemins, à équidistance de Bastia et d’Ajaccio, la présence des troupes «génoises» - en réalité, des mercenaires étrangers prêtés à Gênes, troupes impériales puis françaises - dans des présides assiégés mais imprenables sans intervention extérieure, font de Corte la capitale «naturelle» de l’île. Une situation renforcée par le gouvernement national de Pascal Paoli qui y crée une imprimerie nationale et y fait ouvrir le 3 janvier 1765 une Université. Plus tard, avec la conquête française, l’établissement disparaîtra - fermé en 1769 par Marbeuf - et, malgré le requêtes des populations dans les Cahiers de Doléances de l’île en 1789 notamment, il ne réapparaîtra qu’en 1981. Si géographiquement Aleria peut apparaître comme liée à la partie haute de la Plaine, dépendant de la Castagniccia, historiquement, Aleria fonctionne avec Corte. Certes, Aleria c’est bien entendu d’abord, la cité antique, tournée vers l’extérieur, créée sous le nom d’Alalia par les Grecs, puis tour à tour étrusque, punique et romaine. Mais, dés la période génoise au moins, Aleria - abandon - né dés le Moyen âge par sa population du fait de la malaria - dépend de la juridiction de Corte. Et puis, bien sûr, au cours du siècle dernier, ce sont les Cortenais et surtout les Venacais, qui ont repeuplé une zone basse qui était déjà auparavant pour eux une zone de parcours. |
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