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Sartène : la Terre des seigneurs
La route en colimaçon s’enroule autour du piton rocheux de la cité médiévale. Sartène est là. Ses maisons de granit gris, resserrées à l’intérieur des murs, offrent le spectacle surprenant d’une débandade de ruelles tracées sous les arches antiques de pittoresques passages voûtés.
C’est la capitale médiévale du Taravu et du Rizzanèse qui déploient leurs forêts, depuis les cimes de l’Incudine et les aiguilles de Bavella jusqu’au fond du golfe du Valinco.
Terre d’élection du mégalithisme méditerranéen, Sartène demeure le berceau de la préhistoire corse. Tout un peuple de granit anime cette région, taillé, sculpté par les hommes et le temps : Filitosa, le plateau de Cauria, etc.
Aujourd’hui, les ruelles de Sartène témoignent en silence, le soir du Vendredi saint, de la souffrance du pénitent. Caché sous sa cagoule, tout de rouge vêtu, il porte sa lourde croix. Ses chaînes raclent le pavé. C’est le Catenacciu.
Et Sartène, la Terre des seigneurs, souffre alors avec lui.
Un peu d’histoire…
Le Sartenais (1731)
Sartène à l’origine est le nom d’une pieve, à l’intérieur de laquelle on trouve différents villages et qui dépend de la seigneurie de la Rocca. elle a subi de graves dégâts au cours des guerres des Cinarchesi et tout particulièrement au cours de la révolte du dernier grand seigneur de l’île, Renuccio de la Rocca (mort en 1511). la cité de Sartène est une création de 1550 - 1552. sa construction est directement liée à deux descentes turques où la plus grande partie de la population a été razziée par le raïs turc Dagut, en 1545 et 1549. Les travaux y ont été menés par l’Ajaccien Lorenzo de Negrone, parent du fondateur d’Ajaccio, à partir des plans de l’ingénieur Simone Carlone de Rapallo, revus par l’ingénieur Gieronimo da Levanto, dit le Levantino. Mais, le démarrage de la ville a été laborieux avec plusieurs sièges successifs menés au cours des Guerres du XVIe siècle ( 1553-1569) - par Sampiero notamment - et surtout avec le terrible sac de la ville de 1583. Cette année - là, Hassan Pacha, roi d’Alger, prit la ville, emmenant plusieurs centaines de personnes en esclavage. Il fallut, pour faire redémarrer la cité, faire appel aux populations traditionnellement liées avec la cité : celles de l’Alta Rocca et surtout du Haut Taravo. De fait, les liens entre Sartène et cette région resteront toujours très forts, les gens de Cimanacce et surtout de Zicavo s’installant tout au long de la période moderne dans la ville avant de coloniser tout le Sartenais et la région du Bas-Taravo, aux alentours de Propriano, au cours du XIXe siècle.
La cité et ses proches environs (Levie, Santa Lucia di Tallano, Fozzano) fut aussi le lieu de terribles vendetta au cours du siècle dernier. L’une d’elles inspira Mérimée pour son roman Colomba. Dans le même temps de nombreux immigrés, venus de la péninsule italienne et de la Sardaigne, s’y installèrent, travaillant pour des propriétaires terriens - dont certains avaient arrondi leurs propriétés avec les ventes des biens nationaux sous la Révolution - : cette situation se révéla porteuse de nombreux conflits à l’intérieur de la société sartenaise. |
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Conseil de lecture (Cartes, guides, découverte, ...) |
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