| |
Aujourd'hui , on le sait , l'image compte plus que la réalité. Parce que l'image gomme la réalité ou en tout cas la transforme. C'est ainsi que les banques qui, de fait, s'engraissent avec votre argent, parfois avec quelques turpitudes financières qui les déstabilisent avant que l'Etat ne vienne à leur secours, ont besoin de se faire passer pour celles qu'elles ne sont pas. En développant une image de grande société avant tout au service du public, ce que vendent bon nombre de pubs télé. Ou en jouant les bienfaitrices au travers de financements divers et variés. Le Crédit Agricole de Corse, qui devait en outre gommer les différents scandales auxquels il a un moment été localement mêlé, n'échappe pas à la règle. La preuve : depuis 2010 la Caisse régionale du Crédit Agricole de la Corse s'est lancé dans le mécénat au travers d' « A fundazione », une fondation qui finance des projets insulaires de diverses natures. On ne va pas s'en plaindre tant les moyens manquent aux multiples associations qui se battent en Corse pour subsister alors que les moyens de l'Etat, sur lesquels ils comptaient auparavant, se réduisent d'année en année. D'ailleurs, à en croire une étude sur les fondations réalisée en 2008, il en existait 2068 en France. Ce qui est un peu faible par rapport au Royaume Uni (8800) ou à l'Allemagne (plus de 8300). Des chiffres qui s'expliquaient en partie par le rôle prépondérant que joue l'Etat en France, où l'on se méfie du privé considéré souvent comme un contre-pouvoir.
La « première banque de Corse en terme de marché » a donc décidé, en 2010, « de faire plus pour le territoire », en « contribuant à dynamiser des actions utiles en Corse ». Le Crédit Agricole, via « À fundazione », s'est ainsi engagé, avec une dotation statutaire de 390 000 euros sur un programme pluriannuel d'actions d'une durée de 5 ans. Concrètement, depuis sa création, « À fundazione » a financé divers projets, allant d'un centre bucco-dentaire à Toga à une épicerie solidaire dans la région de Bastia, en passant par la sonorisation « identitaire » de plusieurs sites de Balagne.
Cette année, « À fundazione » a décidé de s'investir auprès de quatre « acteurs régionaux » qu'elle a présentés lors d'une conférence de presse, le 13 septembre, dans ses nouveaux locaux à Mezzavia : l'association « Cap vert », pour son projet de création de semences végétales biologiques corses, à Luri ; la FALEPA, pour son chantier d'insertion pour la rénovation de l'église Saint- Erasme, à Ajaccio ; le laboratoire régional d'archéologie, pour sa campagne de prospection archéologique, sur les cantons de la Cinarca et des Deux Sorru ; le Secours Catholique de la Corse, pour l'ouverture d'une boutique solidaire, à Lucciana. Ces associations bénéficieront d'une dotation totale de 42 000 euros (entre 8 000 et 15 000 euros chacune), à laquelle viendra s'ajouter, pour l'une d'entre elles, une « prime » de 2 500 euros. Ce sont les internautes qui choisiront laquelle, en votant, avant le 31 octobre, via le site Internet d'« À fundazione ». Une habitude qu'ils ont prise depuis 2011 puisque, chaque année, un bonus est attribué de cette manière. S'ils veulent se renseigner sur les uns et les autres concurrents, ils pourront les voir défendre leurs projets sur des vidéos diffusées par le site qui, jusqu'à présent, a été visité par près de 11 000 internautes.
| |
