J'entends les vieux planchers qui craquent
J'entends du bruit dans la baraque
J'entends j'entends dans le grenier
Chanter chanter mon châtaignier
Bien à l'abri dans ma soupente
Moi j'entends chanter la charpente
J'entends les poutres qui se plaignent
Ce n'est pas du bois vermoulu
De ne plus donner de châtaignes
En supportant mon toit pointu
J'entends les vieux planchers qui craquent
J'entends du bruit dans la baraque
J'entends j'entends dans le grenier
Chanter chanter mon châtaignier
Quand on devient poutre-maîtresse
C'est tout le toit qui vous oppresse
Il faut chanter tout doucement
La chanson de ses origines
Celle qu'il me chante en sourdine
En y mettant du sentiment
J'entends les vieux planchers qui craquent
J'entends du bruit dans la baraque
J'entends j'entends dans le grenier
Chanter chanter mon châtaignier
C'est surprenant mais c'est logique
Il chante la chanson magique
Qu'il a apprise au fond des bois
Il me chante une chanson tendre
Que je suis le seul à comprendre
Quand la nuit vient à petits pas
J'entends les vieux planchers qui craquent
J'entends du bruit dans la baraque
J'entends j'entends dans le grenier
Chanter chanter mon châtaignier
C'est vrai pourtant qu'il nous protège
Contre le froid contre la neige
Tout en berçant mes insomnies
Ce n'est pas une chanson triste
Mon châtaignier est un artiste
Qui continue d'aimer la vie
J'entends les vieux planchers qui craquent
J'entends du bruit dans la baraque
J'entends j'entends dans le grenier
Chanter chanter mon châtaignier
soit vous corrigez votre vieux dico, soit vous achetez l'édition 2013 du
> > Petit Larousse...
> > personnellement, je penche pour me payer la Rousse.......
Porte clé :
Innovation très pratique qui permet de perdre toutes ses clés d'un
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> > > > > Le mariage :
> > > > > Partager à 2 tous les problèmes que l'on n'aurait jamais eu tout seul
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> > > > > Invention qui restera dans les annales
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> > la masse, arrondi les bords et attire le peuple
Pruneau :
> > > > > Synonyme de personne âgée. Qui est ridé et qui fait chier
Aides internationales :
> > > > > Aides payées par les pauvres des pays riches pour aider les riches des
> > pays pauvres
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> > > > > Confiserie pour vieux
Cravate :
> > > > > Accessoire servant à indiquer la direction du cerveau de l'homme
Femme :
> > > > > C'est comme le café, au début ça excite mais rapidement ça énerve
Carte bleue :
> > > > > Viagra féminin
L'amour :
> > > > > C'est comme un jeu de cartes, si tu n'as pas un bon partenaire, il
> > vaut mieux avoir une bonne main
Femme :
> > > > > C'est comme une haie. Si tu ne t'en occupes pas, elle part chez le
> > voisin
Homme riche :
> > > > > Celui qui gagne plus d'argent que sa femme n'en dépense.
Grand amour :
> > > > > Expression datant du 15ème siècle, lorsque l'espérance de vie était de
> > 35 ans
Reste tout prés de moi , ne t'en vas pas , je t'aime
Ne sens tu pas combien tremble mon cœur ?
Depuis si longtemps tu es pour moi la perle rare
S'il me fallait vivre sans toi , plutôt mourir.
Nos deux maisons sont face au soleil
Ton portail s'illumine dés les premiers rayons
Je sais que tu l'ouvres au premier son de cloche
Cheveux défaits comme les fées de nos légendes.
Je ne peux respirer l'air que tu respires
Sans soudain trembler de passion lorsque le vent
Chargé de baisers , de chansons , des soupirs
Porte aussi ton parfum et que je sens.
Tu es fraiche et pure comme l'aurore à peine née
Tu es rosier fleuri à toutes les heures
Donne-moi la rose la plus belle , la plus prisée
Celle qui nait et qui fleurit dans ton cœur.
De l'accent! De l'accent! Mais après tout en-ai-je?
Pourquoi cette faveur? Pourquoi ce privilège?
Et si je vous disais à mon tour, gens du Nord,
Que c'est vous qui pour nous semblez l'avoir très fort
Que nous disons de vous, du Rhône à la Gironde,
"Ces gens là n'ont pas le parler de tout le monde!"
Et que, tout dépendant de la façon de voir,
Ne pas avoir l'accent, pour nous, c'est en avoir...
Eh bien non! je blasphème! Et je suis las de feindre!
Ceux qui n'ont pas d'accent, je ne puis que les plaindre!
Emporter de chez soi les accents familiers,
C'est emporter un peu sa terre à ses souliers,
Emporter son accent d'Auvergne ou de Bretagne,
C'est emporter un peu sa lande ou sa montagne!
Lorsque, loin du pays, le coeur gros, on s'enfuit,
L'accent? Mais c'est un peu le pays qui vous suit!
C'est un peu, cet accent, invisible bagage,
Le parler de chez soi qu'on emporte en voyage!
C'est pour les malheureux à l'exil obligés,
Le patois qui déteint sur les mots étrangers!
Avoir l'accent enfin, c'est, chaque fois qu'on cause,
Parler de son pays en parlant d'autre chose!...
Non, je ne rougis pas de mon fidèle accent!
Je veux qu'il soit sonore, et clair, retentissant!
Et m'en aller tout droit, l'humeur toujours pareille,
En portant mon accent fièrement sur l'oreille!
Mon accent! Il faudrait l'écouter à genoux!
Il nous fait emporter la Provence avec nous,
Et fait chanter sa voix dans tous mes bavardages
Comme chante la mer au fond des coquillages!
Écoutez! En parlant, je plante le décor
Du torride Midi dans les brumes du Nord!
Mon accent porte en soi d'adorables mélanges
D'effluves d'orangers et de parfum d'oranges;
Il évoque à la fois les feuillages bleu-gris
De nos chers oliviers aux vieux troncs rabougris,
Et le petit village où les treilles splendides
Éclaboussent de bleu les blancheurs des bastides!
Cet accent-là, mistral, cigale et tambourin,
A toutes mes chansons donne un même refrain,
Et quand vous l'entendez chanter dans ma parole
Tous les mots que je dis dansent la farandole!
Ni sanglants autels, ni rites barbares.
Les cheveux noués d’un lien de fleurs,
Une Ionienne aux belles couleurs
Danse sur la mousse, au son des kithares.
Ni sanglants autels, ni rites barbares :
Des hymnes joyeux, des rires, des fleurs !
Satyres ni pans ne troublent les danses.
Un jeune homme ceint d’un myrte embaumé
Conduit de la voix le chœur animé ;
Éros et kypris règlent les cadences.
Satyres ni pans ne troublent les danses :
Des pieds délicats, un sol embaumé !
Ni foudres ni vents dont l’âme s’effraie.
Dans le bleu du ciel volent les chansons ;
Et de beaux enfants servent d’échansons
Aux vieillards assis sous la verte haie.
Ni foudres ni vents dont l’âme s’effraie :
Un ciel diaphane et plein de chansons !
A UNE CHATTE
Chatte blanche, chatte sans tache,
Je te demande, dans ces vers,
Quel secret dort dans tes yeux verts,
Quel sarcasme sous ta moustache.
Tu nous lorgnes, pensant tout bas
Que nos fronts pâles, que nos lèvres
Déteintes en de folles fièvres,
Que nos yeux creux ne valent pas
Ton museau que ton nez termine,
Rose comme un bouton de sein,
Tes oreilles dont le dessin
Couronne fièrement ta mine.
Pourquoi cette sérénité?
Aurais-tu la clé des problèmes
Qui nous font, frissonnant et blèmes,
Passer le printemps et l'été?
Devant la mort qui nous menace,
Chats et gens, ton flair, plus subtil
Que notre savoir, te dit-il
Où va la beauté qui s'efface,
Où va la pensée, où s'en vont
Les défuntes splendeurs charnelles? ...
Chatte, détourne tes prunelles;
J'y trouve trop de noir au fond.
Durant ce mois d'août 1943, Dominique Vincetti s'installe à Casta, ce hameau de Santo Pietro di Tenda d'où il pourra rayonner dans cette vaste région plutôt sauvage qui va de Saleccia, dans les Agriates - où accostera le sous-marin Casabianca à deux reprises- jusqu'au plateau de Calamicornu prévu pour être l'important dépôt des armes débarquées à Saleccia. Et la route est longue, très longue.
L'organisation du travail des patriotes chargés de réceptionner, transporter et camoufler ce matériel de guerre évalué à 32 tonnes incombe à Dominique Vincetti. Il fera appel aux résistants volontaires du Nebbiu mais aussi à ceux de Pietralba, de Lama, de la Balagne, de la Costera et de la Marana pour accomplir cette dangereuse mission. Ils sont 200 environ à avoir répondu à la sollicitation de Dominique Vincetti. Il leur a fallu mépriser le danger pour traverser la route qui va de Saint-Florent à Ile-Rousse, avec des mulets chargés d'armes à proximité des troupes d'occupation qui y stationnaient. (…)
Le 19 août 1943, il ne reste plus que très peu d'armes dans cette maisonnette de Casta ; juste le chargement d'un petit camion. L'avant dernier a quitté le dépôt le matin même, conduit à bon port par Cècè Leoncini de Penta di Casinca. Lui, Dominique, pouvait être fier d'avoir si bien rempli la mission qui lui avait été confiée.
Il s'entretenait avec Charles Galetti venu aux nouvelles, lorsque vers 16 heures le bruit sourd de trois camions qui viennent de s'arrêter tout près, attire leur attention. De la fenêtre ils voient un grand nombre de carabiniers prendre leurs dispositions pour donner l'assaut. Dominique et Charles prennent aussitôt conscience de la gravité de la situation ; ils n'envisagent pas de se rendre à l'ennemi ; ils seraient condamnés à mort et fusillés. Au contraire, ils décident de faire payer très cher leur éventuelle arrestation.
La lutte est engagée. Plusieurs ennemis tombent et les cartouches s'épuisent. Tous deux tentent de s'évader de la maison mais Dominique Hommage de la nation à Dominique Vincetti : La médaille de la Résistance lui a été décernée à titre posthume ainsi que le grade de commandant FFI. Le général Giraud l'a gratifié de la citation suivante : « Patriote corse, ayant au coeur l'amour de son pays et la haine de l'envahisseur. Fut parmi les premiers qui organisérent la Résistance dans l'île. Participera à tous les coups de main importants, à toutes les missions périlleuses et s'y distingua toujours par son audace, son courage et son esprit de sacrifice. Tombé sous les balles italiennes, ayant lutté; jusqu'au bout seul contre cent au soir d'une mission dangereuse qu'il venait de conduire à bonne fin. Est mort en criant sa foi dans la libération de la patrie et sa joie de mourir pour elle » Cette citation comporte la médaille militaire et la croix de guerre avec palmes. doit s'arrêter : il est grièvement blessé. Il a tout de même la force de tirer une dernière rafale sur les assaillants pour protéger la fuite de son camarade de combat.
Si tu passes par là !
Dominique Vincetti, originaire de Silvarecciu, l'un des fers de lance de la Résistance, fut abattu à Casta (désert des Agriates) au mois d'août 1943 par les Chemises noires, lors du débarquement d'armes du sous marin Casabianca.
Sa nièce, Maria Casanova, lui rend un émouvant hommage avec ce poème
Si tu passes par là !
Si tu passes par là !
Si tu passes par là, par cet endroit sauvage
Au lieu nommé Casta, désert des Agriates
Si tu passes par là, prends un peu de ton temps
Un homme est tombé là, il avait vingt-sept ans.
Sur le bord du chemin une petite stèle
Pour la fin d'un destin et pour qu'on se rappelle
Maison abandonnée derrière les chênes roux
Sa vie s'est arrêtée un matin du mois d'août.
Si tu passes par là, toi touriste en voyage
Ou berger qui t'en vas vers d'autres pâturages
Si tu passes par là, à l'aube ou au couchant,
Quelques roses fanées rêvent encore du printemps.
Le ciel et le maquis étaient remplis d'odeurs
Quatre coups de fusil déchirant le silence
Et le sang a rougi la pierre étincelante.
Si tu passes par là, sous la lumière immense
Au lieu nommé Casta, désert de roches blanches
Si tu passes par là, la nature est si belle
Mais la mort quelquefois attaque en plein soleil.
Il y a dans l'air vibrant un souffle de promesses
Dans les échos du vent, tu l'entendras peut-être,
C'est là qu'il est tombé: Dumenicu Vincetti
Mortu pè a libertà, Dumenicu Vincetti.
poème de : Maria Casanova
nièce de Dominique Vincetti
« L’asphodèle est de tous "les bons passages". Entre ciel et terre, terre et tombe, saison et saison. Veille et sommeil aussi, et ses feuilles douces, soyeuses, gonflent les paillasses des transhumants ou bien des vieux qui vont nous quitter et des enfants qui nous arrivent. [...]
les feuilles d’asphodèles comme celles du hêtre sont imputrescibles et ne gardent pas l'odeur de l’urine. Entre l’obscurité et la lumière, « luminellu »; entre le froid et le chaud, « incendime »; entre l’incult de la forêt ou du maquis et la culture des champs et des jardins, plante de la friche, « san-martinu »...
Est-ce une fleur ? Une plante ? Un arbre ? Il semble relever d’une catégorie impossible [...] nous ignorons tout de la taxinomie populaire corse. On peut cependant penser, à partir de certains indices, qu’il y a un statut intermédiaire n’entrant pas tout à fait dans les catégories de la botanique scientifique. Ceccaldi dans son dictionnaire nous dit qu'« arbucciu » signifie "arburucciu" (petit arbre), ce qui est faux linguistiquement [...]. L'auteur introduit ici un sens tiré sans aucun doute du savoir local et il nous propose une étymologie fantaisiste comme on dit d'une étymologie populaire. Cette "classification" est confirmée par un récit recueilli aujourd'hui même à Ucciani. Il nous raconte l'une des nombreuses aventures de Bartolu, un personnage qui, à la manière de Grossu-Minutu, a l'art de se tirer toujours des mauvais pas.
Condamné à mort par la reine, il va être pendu. Il accepte le verdict mais demande "una grazia" (une dernière faveur). Il souhaite choisir l'arbre auquel il sera pendu, ce qu'on lui accorde. Les bourreaux le conduisent à travers les forêts. Aucun arbre n'est à son goût. Ils parviennent dans un champ couvert d'asphodèles, et désignant un beau "tirlu" : " - voilà mon arbre !". [...] Lié à cette plante moins haute que lui, Bartolu a échappé à la mort. Il a retourné la situation, aboli l'ordre sans passer par la rébellion, acceptant sans la subir, la loi de la reine. Au moment de mourir, il s'est amarré à l'asphodèle qui l'a réancré dans la vie.
Plante du salut, une fois encore. »
Roussillon aux falaises de sang et d´or...
La légende rapportée par le fils de Nostradamus dans Vie des plus illustres poètes provençaux raconte que Sermonde, épouse du terrible Raimond, seigneur de Roussillon, aimait le jeune troubadour Guilhelm de Cabestang. Le châtelain jaloux tua l´amant d´un coup de dague et en fit déguster le coeur à son épouse sous la forme d´un mets bien préparé. Sermonde le trouva délicieux mais apprenant la vérité, se jeta dans le vide. La terre alors se teinta de son sang.
Perché au coeur des gisements maintenant en sommeil, Roussillon est avant tout une palette de peintre, un lieu magique, où les combinaisons d´oxydes confèrent à ses ocres une infinie variété de couleurs, que l´on retrouve dans le paysage, sur les façades de ses maisons ou en trompe l´oeil sur un portail. Avec une histoire qui plonge ses racines dans un passé millénaire, son charme est essentiellement dans le dédale de ses ruelles et dans ses couleurs. Grâce à sa chaude lumière, même hors saison, c´est un village de douceur de vivre et d´accueil .